De Compiègne à Buchenwald


Arrivé à Compiègne le 8 janvier 1944, Louis-Roger fut embarqué, dans un wagon à bestiaux en direction de l'Allemagne quelques semaines plus tard.

 

A bord d'un des funestes trains de la mort, il a voyagé 4 à 5 jours avec, pour seule nourriture, une miche de pain. Sans eau, entassé avec plus de 60 autres déportés, il a partagé la souffrance de ses camarades qui hurlaient, devenaient fous ou mouraient de crise cardiaque.

 

Durant ce long voyage, il est resté debout pour permettre aux plus faibles de se reposer.


Camp de Buchenwald

Buchenwald est un camp qui se situe à Weimar en Bavière, dans le centre de l'Allemagne. Construit en 1931 par et pour les détenus politiques allemands, il est installé entre une forêt et une colline.


Près de 56 000 victimes sont passées Buchenwald et plus de 13 000 ont été transférées à Auschwitz après y avoir fait un séjour.


Environ 250 000 détenus de toutes nationalités et religions ont séjourné dans ce camp qui comptait également 174 camps annexes.



Arrivé en gare de Weimar, montres, alliances, habits civils,… tout fût confisqué aux détenus, y compris leur identité.

Alignés, 4 par 4, escortés par des SS et des chiens, les détenus traversèrent la forêt avant de découvrir l'entrée du camp.

Louis-Roger Quéré devint alors un numéro parmi tant d'autres ; mais nous n'avons pas connaissance de son matricule à Buchenwald.


Une fois entrés dans le camp, les prisonniers étaient lavés, rasés, désinfectés, habillés de pyjamas rayés et chaussés de godasses aux semelles de bois.

Louis-Roger nous racontait qu'il gardait toujours le souvenir des bacs de désinfection et de leur mode d'accès qui obligeait les déportés à plonger la tête en avant et de cette sensation d'un liquide qui brûlait la peau et les poils.

Les prisonniers n'avaient pas d'autre solution que de plonger, sinon, ils étaient frappés au nerf à bœuf ou au Gummin (matraque faite de câbles électriques enrobés de caoutchouc).

Au camp, le travail de Louis-Roger consistait à charrier des pierres pour remblayer les chemins autour du camp. Un travail éreintant qui  tua de nombreux détenus.


La hiérarchie des camps.

Durant son internement à Buchenwald, Louis-Roger découvrit la hiérarchie créée dans les camps par les détenus eux-même :

- les Kapos : chefs des équipes de travail,

- les Hilfs-kapos : chefs des baraquements,

La plupart d'entre-eux étant des prisonniers de droit commun (voleurs ou hors-la-loi), prêts aux pire exactions pour conserver leur place et leurs privilèges.


Ci joint Klaus Hornig, kapo de Buchenwald.
La photo a été prise entre le 20 et le 25 avril 1945, après la libération du camp.
Le kapo a un oeil au beurre noir et semble avoir été molesté.
Par provocation, quand la photographe américaine Lee Miller vient le
photographier dans sa cellule, il fait le salut hitlérien.



La Chienne de Buchenwald

Ilse Koch, tatouages, abas jours, tête réduite
Trophés humains de la Chienne de Buchenwald.

Pendant ce mois et demi passé à Buchenwald, Papy croisa souvent le regard criminel de Ilse Koch surnommée la Chienne de Buchenvald.

Épouse de Karl Otto Koch, premier commandant du camp, elle faisait engraisser les prisonniers portant des tatouages afin de tendre leur peau puis les faisait tuer, récupérait les peaux tatouées qu'elle faisait tanner et tendre en abat-jour.

Elle restera célèbre pour ses coupes anatomiques dont certaines, envoyées dans les universités, serviront longtemps aux étudiants en médecine allemands, ou ses presse-papier dont le plus connu - la tête réduite d'un officier russe - servira de pièce à conviction lors des procès de Nuremberg