Dora-Mittelbau

Avant d'être officiellement un camp de concentration, Dora était le nom de couverture du camp annexe Salza/Thuringe. Lorsque Dora devint indépendant, ce camp eut lui-même un camp annexe appelé Ellrich, connu comme étant un des plus terrible camp extérieur.

Entrée du camp de Dora
Entrée du camp de Dora

Dora, ses Kommendos et son tunnel.

Le camp de Dora, également appelé Nordhausen-Dora, fût créé en août 1943 comme dépendance du camp de Buchenwald.

 

Il devint un camp de concentration autonome en octobre 1944 sous le nom de Dora-Mittelbau.

 

Environ 60 000 prisonniers de vingt-et-un pays y sont passés et on estime que plus de 20 000 y sont morts.


Situé sur une colline au Nord Ouest de Buchenwald, Dora regroupait de nombreuses installations pour l'industrie de guerre dont un tunnel de 1,5km qui servit à la construction des missiles V1 et V2.



Pierre du tunnel de Dora et foulard de déporté de Louis-Roger Quéré
Pierre du tunnel de Dora et foulard de déporté de Louis-Roger Quéré
triangles déportés, couleurs déportés
Principaux signes distinctifs des déportés.

 

Transféré au camp de Dora, Louis-Roger Quéré porte désormais le matricule 41511 et arbore le triangle rouge avec la lettre F.

 

Le triangle rouge était le moyen de reconnaitre les déportés politiques et le F les français..

 

Tous les déportés étaient "classés" par genre et identifiés par une couleur de triangle ou d'étoile.


La vie au tunnel.

Papy passa 4 mois plein sans sortir du tunnel de Dora. Il y était mécanicien et travaillait pour le compte de civils allemands qui craignaient les SS et étaient au final plus humains que tortionnaires.

Entrée du tunnel de Dora.
Entrée du tunnel de Dora.

Après ces 4 mois enterré, Papy passa encore 8 mois à Dora où il dormait dans un camps annexe. Il continua à travailler au tunnel en alternant 15 nuits de travail / 15 jours de travail. A longueur de temps, il poussait une brouette d'un hall à l'autre pour effectuer diverses réparations… officiellement du moins.

 

 

Pour la petite histoire, notre grand-père n'était pas du tout mécanicien mais il avait trouvé ce stratagème pour enter comme "actif" au tunnel. Il passait de longs moments à faire semblant de travailler (visser et dévisser plusieurs fois le même boulon) voir même à "saboter" les wagons afin que la production soit ralentie. Il faisait le tour des machines-outils, parfois des journées entières sans rien faire d'autre que de siffler du Tino Rossi.

 

A ses yeux, les Français étaient très débrouillards et soudés, bien plus que leurs co-détenus Russes ou Polonais. 

 

Mittelbau-Dora fabrication des V1
Mittelbau-Dora fabrication des V1

Souvenirs du camp.

Comme tout détenu, Louis-Roger assistait aux appels interminables sur la place du camps. Chaque détenu devait annoncer son matricule en allemand. Heureusement, Papy avait un camarade qui parlait allemand et russe et qui lui appris à prononcer correctement 41511 .

Il fut également témoin des nombreuses pendaisons et des sinistres cortèges que les prisonniers étaient obligés de former pour défiler devant leurs camarades pendus.

 

Papy nous racontait parfois des souvenirs cocasses bien que terribles comme cette fois où, suite à une explosion, l'un de ses camarade récupéra les bottes d'une des victimes et voulu les enfiler. Il lui fut impossible d'entrer son pied dans l'une des bottes… le pied de son propriétaire y étant toujours. D'un naturel combatif et optimiste, Papy ne désespérait jamais dans cette métropole de la mort, il y a pourtant vu nombre de ses copains se laisser mourir de douleur physique ou de désespoir.

 

 

A la sortie de de Dora, deux autres camps attendaient encore Louis-Roger et ses camarades. Il dû malheureusement laisser sur place son ami Gustave Ricard (matricule 41513), trop malade pour être déplacé.