Alors que les choses commençaient à mal tourner pour l'Allemagne Nazie, certains déportés de Dora et de ses camps annexes furent déplacés au camp de Ravensbrück dans le Nord de l'Allemagne.

Ravensbrück, camp de femmes et d'enfants

Ravensbrück fut le seul grand camp de concentration réservé aux femmes.

Ce fût Himmler lui-même qui, à la fin de l'automne 1938, décida d'ériger un camp dans cet endroit à la fois très isolé et facile d'accès.

Situé dans un cadre merveilleux de forêts et de lacs avec de grands terrains étendus et inhabités, Ravensbrück avait l'avantage d'être éloigné des zones habitées mais proche de la gare de Füsterberg qui reliait Berlin.

Les premières prisonnières arrivèrent en 1938. Environ 132 000 femmes et enfants furent incarcérés à Ravensbrück et l'on estime à 92 000 le nombre de victimes sur le camp et ses 31 annexes et commandos extérieurs.


Souvenirs de Ravensbrück

Louis-Roger se rendit à Ravensbrück à pieds. Les SS ne leur donnant pas à manger, lui et certains de ses camarades volaient des pommes de terre qu'ils mangeaient crues.

Son travail à Ravensbrück consistait à vider les cendres des crématoires dans le lac qui se trouvait à l'extérieur du camp.

Comme la débâcle commençait, il ne restait que de vieux soldats SS pour surveiller le camp, les jeunes ayant été renvoyés sur le front.

L'un de ces vieux SS avait permis à Papy et ses camarades de ramasser des escargots pour les manger. Papy aimait beaucoup nous raconter cette anecdote car c'était un petit moment de joie et de bonheur après plus d'un an 1/2 de déportation. Il adorait aussi nous expliquer que, des prisonniers russes les voyant ramasser des escargots, en avaient fait autant, les avaient avaler sans les faire cuire et s'étaient rendus malades.

Louis-Roger ne resta que quelques mois à Ravensbrück avant d'être transféré à Bergen-Belsen.

 



Bergen-Belsen camp de transit et d'échange.

Bergen-Belsen se trouve entre Hambourg et Hanovre, dans le Nord de l'Allemagne.

Il fut un camp de prisonnier lors de la première guerre mondiale puis, au début de la seconde il accueilli des prisonnier français qui y construisirent des baraquements.

Les Nazis y enfermèrent des prisonniers de guerre Russes et le transformèrent en camp de concentration SS en avril 1943.

Le premier commandant du camp fut le capitaine SS Adolf Haas qui y fit installer des fours crématoires.

Le camp eu la particularité d'être un camp d'échange (1943-1944), où étaient regroupés notamment des Juifs possédant une nationalité de pays neutre (Turcs ou Espagnols de Salonique), des Juifs avec des papiers sud-américains, des Polonais à double nationalité, des Juifs “palestiniens”, des femmes françaises de prisonniers de guerre et leurs enfants, venus de Drancy en mai et juillet 1944, qui sont au camp de l'étoile. En fait peu de Juifs sont libérés : 222 peuvent émigrer en Palestine, 1 683 juifs hongrois peuvent gagner la Suisse.

Les conditions de vie s'aggravèrent avec l'arrivée de nombreux prisonniers transférés des camps d’Auschwitz, Buchenwald, Ravensbrück, Flossenburg, Mauthausen… devant l'avance des armées alliées. Le camp compte 15 000 détenus en novembre 1944 et 60 000 en avril 1945. Dans ce court laps de temps 35 000 personnes décèdent.


Adolf Haas et ses hommes.
Adolf Haas et ses hommes.

Anne Franck, la plus connue des victimes de Belsen.

Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort.
Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre.
Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans  “l’Annexe“ de l’immeuble du 263, Prinsengracht.
Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation.
Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot.
La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l’un des plus émouvants sur la vie quotidienne d’une famille juive sous le joug nazi.


Son père Otto, l'unique survivant du groupe, revient à Amsterdam à la fin de la guerre et apprend que le journal d'Anne dans lequel elle relate sa vision des événements depuis le 12 juin 1942 jusqu'au 1er août 1944 a été préservé. Convaincu du caractère unique de l'œuvre de sa fille, Otto décide de la faire éditer et le texte original.


Belsen, un transit avant la fuite.

Arrivés à Bergen-Belsen, les prisonniers découvrirent un charnier à ciel ouvert où les cadavres étaient entassés par centaines. Papy et ses compagnons d'infortune ne restèrent que trois jours dans le camp déjà surchargé et entreprirent ce que l'on appellera par la suite "les marches de la mort".

Tout au long de la transhumance, les plus faibles furent tués ou laissés pour morts sur le bord du chemin.

Pris d'un élan de courage puisque n'ayant plus rien à perdre, certains prisonniers décidèrent de s'évader.  Louis-Roger, en compagnie d'une quarantaine de Français, de Russes et de Polonais en profitèrent pour prendre la poudre d'escampette.